La première lecture est aisée... « Tu ne voleras point ? » Certes, ni la voiture de ton voisin, ni son âme d'ailleurs, pourrait asséner un Amérindien. Mais ici, Maître Mikao Isui nous indique le chemin de l'honnêteté intérieure.
Ne pas se fourvoyer, être en accord avec soi-même, affirmer son oui, son non, dégager la compromission de sa vie. Plus facile à dire qu'à faire... Car outre l’honnêteté vis-à-vis de l’extérieur, il est un domaine où chacun doit travailler : l’honnêteté intérieure. Par exemple : identifier si dire oui ou non est une conviction en total accord avec soi-même ou bien si c’est par culpabilité, peur, pour faire plaisir... Cette question se pose depuis notre enfance, l'éducation n'aidant pas à être dans sa Vérité, car nous devons être aimables. Surtout si nous voulons être aimés. La composition s'impose comme un principe de sociabilisation afin de s'intégrer dans un système qui offre peu, voire pas du tout, la possibilité de respecter son contrat intérieur. L'éveil de conscience nous permet d'affirmer nos « voix (es) » sans juger autrui, dans la bienveillance et le respect, l'amour de soi. Avec courage...
Il s’agit de se positionner en étant en harmonie avec soi-même, c’est-à-dire avec ses trois axes de fonctionnement (la pensée, le ressenti et l’action) tout en acceptant les conséquences de son choix. C’est vivre sa vie honnêtement.
Nous avons tous été confrontés à ces situations où notre corps s'exprime pour nous indiquer que nous sommes à contre-courant de notre enfant intérieur, nous éloignant de notre source à coup de pensées. Nous pouvons en souffrir physiquement. Mais, « je n'ai pas le choix ! », nous répète notre ego. « Si je veux garder mon travail, ne pas peiner mon père, blesser mon mari, ma femme, prendre le risque de perdre une affaire, entacher une amitié... » Parfois, la situation est bien plus triviale dans un quotidien fait de petits oui, de petits non, voire de neutralité, face à l’autre qui a davantage d’aisance dans l’affirmation de ses choix.
Combien de fois avons-nous ressenti que nous nous trahissions nous-mêmes ? Mais la caravane passe. Reste que nos décisions, si elles sont non acceptées, finissent pas nous assécher.
En cumulant les mandats « malhonnêtes » par cupidité, faiblesse, peur..., nous rayons progressivement le disque de notre vie.
Vivre sa vie honnêtement après des années d’enseignements par les hiérarchies de tous ordres nous indiquant le wagon collectif cheminant sur une voie à sens unique, simulacre d'une zone de confort, nécessite une transformation. Le Code civil est bien souvent en rupture avec notre code intérieur. Tenir fermement la barre de son embarcation pour maintenir son cap, à l’écoute de ses intuitions, peut s’avérer violent. La probité a un prix, mais c'est la facture à régler pour sa liberté d'être contre vents et marées.
Comments